Les Chevaliers au Nouveau-Brunswick : Un
survol historique 1904 à 2001
“La tempête s’est élevée au cours de la nuit” annonçait la manchette du Saint John Globe du lundi 14 novembre 1904. Durant la nuit, un grand vent accompagné de pluie, de grésil et de neige interrompait le service télégraphique. Les fils électriques étaient tombés dans toute la campagne. Tous les trains étaient en retard, jusqu’à cinq heures pour certains. Ce fut une journée mémorable parce que la tempête amena avec elle à Saint-Jean des membres des chevaliers de Colomb de Eastport, Bangor, Boston et d’ailleurs dans le but de fonder un conseil dans cette ville portuaire. Le mardi 15 novembre, la manchette du Globe indiquait que “le train du matin transportait plusieurs chevaliers du Maine et du Massachusetts.”
Le New York Times du 14 novembre 1904, dans un article, disait que “ New York était coupé de toutes communications.” Toute la côte est des États-Unis et les provinces maritimes avaient subi de graves dommages. Cependant, un vieil adage dit qu’il y a toujours de bonnes choses qui découlent de chaque catastrophe. Dans le sillage d’une tempête très destructive, une des pires de mémoire d’homme, les Chevaliers de Colomb s’installèrent au Nouveau-Brunswick avec la fondation du conseil 937. Aujourd’hui, il y a 125 conseils; les efforts de ceux-ci ont certainement fait grande différence pour l’Église catholique et toute la population de la province.
C’est le 2 octobre 1881 au sous-sol de l’Église St. Mary’s de l’avenue Hillhouse à New Haven, Connecticut que le Père Michael McGivney appela à l’ordre la première réunion afin de discuter la possibilité d’établir un organisme basé sur les principes d’une société à bénéfice fraternel. Sous la direction ferme du Père McGivney, les Chevaliers de Colomb furent fondés le 29 mars 1882, date qui est traditionnellement reconnue comme le “Jour du fondateur” de l’organisation.
Historiquement, les chevaliers de Colomb entretiennent des liens très forts avec le Canada. En 1868, le jeune Michael McGivney commença une préparation de deux ans pour entrer au séminaire quand il s’inscrivit au collège de Saint-Hyacinthe au Québec. Les archives de l’école de 1869 démontrent qu’il fut octroyé le prix d’excellence en anglais, ainsi qu’une distinction honorable en traduction et grammaire latine. Un deuxième lien historique au Canada est dirigé vers le Nouveau-Brunswick. Mgr Lawrence S. McMahon, évêque du diocèse de Hartford, Connecticut, donna la permission au Père McGivney de continuer ses démarches pour l’établissement des chevaliers de Colomb. Mgr McMahon, né à Saint-Jean, était un ardent défenseur du mouvement et, quand un conseil fut formé à Hartford, il en est devenu le premier aumônier.
Le premier conseil à s’établir au Canada fut celui de Montréal en 1898. Le premier conseil aux Maritimes fut fondé à Charlottetown en 1903, suivi de celui de Saint-Jean. Il y a presque 100 ans que le Colombianisme existe dans notre province. En effet, le conseil 937 reçut sa charte le 14 novembre 1904. À ce moment-là, le conseil de Saint-Jean avait des membres de toutes les régions de la province. À vrai dire, Mgr Timothy Casey, évêque à l’époque, ne voulait pas permettre l’établissement d’un conseil à Saint-Jean à moins que le sociétariat soit ouvert à tous les hommes catholiques du Nouveau-Brunswick.
Au printemps de 1907, le conseil 1219 de la Miramichi fut formé à Chatham. Un des membres de la charte du conseil 937 fut en grande partie responsable de la fondation du conseil de la Miramichi et en est devenu son premier grand chevalier. En mai 1908, le conseil 1310 de Moncton fut établi. Aucuns nouveaux conseils ne furent fondés dans la province avant 1919 alors qu’une charte fut octroyée aux conseils d’Edmundston, Bathurst, Campbellton et Fredericton. En 1921, des conseils furent établis à Woodstock et Grand-Sault. De 1921 à 1971, seulement 9 conseils furent formés. Mais, à partir de des années 1970, l’ordre des chevaliers de Colomb commença à se répandre rapidement dans la province. Durant la période 1971 à 1983, 67 nouveaux conseils furent fondés. Aujourd’hui, l’ordre compte 125 conseils répartis dans tous les coins de la province.
À ses débuts, le conseil 937 faisait partie de la juridiction de l’état de l’Ontario et du Québec, mais en 905, le Conseil d’état des provinces maritimes du Canada et de Terre-Neuve fut institué. En janvier 1914, l’on fondait le Conseil d’état des provinces maritimes et, en 1921, le Conseil d’état du Nouveau-Brunswick fut institué.
Les Chevaliers de Colomb du Nouveau-Brunswick ont eu l’honneur de recevoir la visite de cinq chevaliers suprême. En 1916, le chevalier suprême James J. Flatherty visita et prit la parole devant chacun des 3 conseils existants. Le New Freeman (7 octobre, 1916) rapportait de son passage à Saint Jean: il fut “reçu chaleureusement et donna un intéressant discours d’une durée d’une heure et demie, traitant de quelqu’une des caractéristiques de l’œuvre de l’ordre. Il mentionna tout particulièrement les efforts faits pour l’avancement de l’éducation.” Quand le chevalier suprême Martin Carmody visita Saint Jean en juin 1931, il “délivra une des plus belles allocutions jusqu’alors entendue à Saint-Jean et maintint l’attention des personnes présentes pour plus d’une heure. Carmody visita par après plusieurs conseils aux Maritimes, incluant Moncton.
La troisième visite fut celle du chevalier suprême Francis Matthews quand il vint aux Maritimes en 1943 lors du 40e anniversaire du conseil de Charlottetown. Matthews venait juste de arriver “d’un voyage en bombardier aux Iles Britanniques où il visita les huttes d’armée des chevaliers de Colomb qui appuyaient nos forces militaires là-bas.” Quand il s’adressa aux conseils de Saint-Jean et de Moncton, il eût beaucoup d’éloges pour ce que nos chevaliers faisaient ici et sur les lignes de front.
Le Nouveau-Brunswick a aussi reçu la visite de deux autres chevaliers suprêmes: John McDevitt en 1975 et Virgil Dechant en 1981 et en mai 1999. Lors de sa deuxième visite, Dechant reçut un doctorat honorifique de l’Université Saint-Thomas.
Les chevaliers de Colomb ont une longue histoire d’activités incalculables envers l’église et les communautés de toutes les régions du N.-B. Cette histoire, qui retracera l’impact des huttes d’armée durant les deux grandes guerres, du programme d’adoption d’enfants des années 1930, du programme Add-a-child des années 1970, des activités de la jeunesse, tel que les bourses d’études, Camp Sheldrake, etc., est présentement compilée pour le 100e anniversaire de l’ordre au N.-B.